Faut-il dissocier l’œuvre de l'artiste : focus sur le théâtre

De nos jours, les questions de moralité, de responsabilité et de justice prennent une importance croissante, la controverse autour de la dissociation de l’œuvre et de l’artiste revêt une symbolique ainsi que d’une importance particulière. Ce questionnement dépasse amplement les limites de l’art, en s’étendant à bien d’autres domaines, qu’ils soient sociaux, politiques ou culturels, portant ainsi dans son sillage de nombreuses prises et divergences
d’opinions.

Cette dernière explore ainsi des enjeux intrinsèquement liés aux relations humaines, à la liberté d’expression, mais aussi à la responsabilité morale, interrogeant la notion même d’auteur. Bien que l’origine de cette controverse remonte probablement à l’invention de l’écriture, où dès l’antiquité on retrouve des auteurs censurés et condamnés pour leurs œuvres, tels que Protagoras au cinquième siècle avant notre ère. Néanmoins, cette question prend aujourd’hui une symbolique particulière à travers les mouvements féministes qui se multiplient pour la reconnaissance des violences faites aux femmes, violences dont la présence non négligeable dans les domaines artistiques.

Principaux arguments de la controverse

Arguments pour

Au sein des acteurs de la controverse, on retrouve des arguments récurrents sur de nombreux aspects.
Ainsi, sur un aspect moral, certains mettent en avant la protection de la liberté artistique et intellectuelle, avançant que les artistes doivent pouvoir créer sans entraves. Ces derniers dénoncent entre autres la censure, considérée comme une forme d’annulation culturelle, et refusent qu’ils soient contraints de se conformer aux mœurs de leur époque.

Arguments contre

Tandis que d’autres, en opposition directe, insistent sur le respect dû aux victimes des actions répréhensibles commises par les artistes, appelant à la responsabilité morale de ces derniers sur leurs œuvres. On retrouve aussi un point de vue juridique, via la garantie de la présomption d’innocence. Ainsi, les défenseurs de la dissociation entre l’artiste et son œuvre, estiment que tant qu’un artiste n’a pas été condamné par la justice, il doit bénéficier de cette présomption. Là où les détracteurs de cette position considèrent que le droit est plus que limité sur cet aspect ainsi que sur la manière dont il est possible de censurer une œuvre.

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