L'athlétisme est-il compatible avec l'hyperandrogénie ?

Alors que des athlètes féminines présentant plus d’hormones masculines dans le sang que la moyenne atteignent le podium international et obtiennent des résultats impressionnants, la Fédération World Athletics souhaite garantir l’équité des athlètes et impose donc aux athlètes dites hyperandrogènes de suivre un traitement de régulation hormonal pour poursuivre les compétitions féminines.

Dès lors, de nombreux acteurs se positionnent sur cette nouvelle règlementation, dont l’Association Mondiale des Médecins qui proteste contre l’étude menée pour appuyer la théorie du « dopage naturel », jugée non fiable, mais surtout contre le traitement par médication qui pourrait engendrer des effets secondaires néfastes.

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Positions dans la controverse et arguments portés par les acteurs

Arguments pour

Le premier argument en faveur avancé est celui d’éviter toute forme d’inégalité dans les compétitions d’athlétisme. En effet, l’hyperandrogénie constituant un « dopage naturel », elle est, selon World Athletics, responsable de disparités entre les athlètes féminines. La médication alors avancée par la Fédération pour réguler les taux de testostérone, bien que sachant qu’elle est risquée, est justifiée par le fait qu’elle n’est imposée que dans le cadre où les athlètes hyperandrogènes souhaitent continuer de concourir dans les compétitions féminines, et non masculines.

Aussi, certaines athlètes, en concurrence directe avec des athlètes hyperandrogènes, remettent en cause la légitimité des victoires de ces athlètes hyperandrogènes, se justifiant en disant que ces femmes n’ont pas leur place dans les compétitions féminines.

Arguments contre

Premièrement, les athlètes hyperandrogènes, notamment Caster Semenya, clament l’indépendance des performances par rapport à leur taux de testostérone. En effet, Caster Semenya s’était imposée malgré le traitement de régulation qu’elle suivait. De plus, ces athlètes considèrent la règlementation de régulation comme une violation des Droits de l’Homme et une discrimination envers les femmes hyperandrogènes.

Aussi, les athlètes hyperandrogènes protestent du fait qu’il ne s’agisse pas d’un choix de vie mais d’une situation qui ne fait pas moins d’elle des femmes, et qui fait partie intégrante d’elles depuis leur naissance ; la règlementation serait donc une sorte de « standardisation » des athlètes. En outre, l’exemple d’athlètes aux performances extraordinaires est pris pour défendre les athlètes hyperandrogènes, eux aussi sources d’inégalité sportives, comme celui de Michael Phelps, nageur produisant moins d’acide lactique qu’une personne normale, permettant des entraînement plus longs et réguliers.

Ensuite, il a été révélé que la médication proposée pouvait engendrer des effets secondaire néfastes tels qu’une diminution brutale du nombre d’hormones dans le sang, qui peut impacter l’équilibre physiologique des athlètes, ou encore l’apparition de tumeurs bénignes dans le cerveau (méningiome).

De plus, la règlementation est considérée non seulement « sexiste », notamment par le gouvernement sud-africain, mais celui-ci semble aussi penser que sa championne est spécifiquement visée et donc qu’il s’agit là d’un acte de discrimination éthique.

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