Dans le sport, les performances et les records ont été réalisés en atteignant les limites du corps humain. Or l’homme veut toujours à augmenter ses résultats. Il cherche donc un moyen d’améliorer les performances du corps grâce aux nanotechnologies, comme, par exemple, en utilisant des matériaux plus légers et plus solides (exemple : le nano-carbone).
Mais alors les nanotechnologies dans le sport représentent des avantages ou un danger ?
C’est une controverse car il y a désaccord entre pas mal d’acteurs sur les avantages et les inconvénients de la nanotechnologie dans notre mode de vie. Des entreprises pensent en profiter en proposant des produits plus confortables, plus légers ou de meilleure qualité ; d’autres organisations pensent que c’est nocif et qu’il faudrait revenir à une science plus rustique sans toutes cette technologie à portée de main, etc.… ; les partis politiques voudraient faire accepter la nanotechnologie…
Les acteurs dans une controverse sont l’ensemble des personnes, des équipes, des entreprises, des instituts, des laboratoires, des agences, des ministères, des associations, des chercheurs, des agences, des consommateurs, etc… qui participent, activement ou passivement, au débat dans la controverse.
L'utilisation des nanotechnologies dans le sport
Positions dans la controverse et arguments portés par les acteurs
Arguments pour
Pour les marques de sport, les nanotechnologies sont une grande avancée car elles permettent le dépassement de l’être humain et de ses capacités : ainsi l’homme vise toujours le meilleur et donc la victoire. Les différentes nanotechnologies des différents sports entraînent une meilleure performance pour l’athlète et réduisent les niveaux de blessures : la pratique du sport devient donc beaucoup plus agréable.
De nombreux sportifs ayant une véritable image et une grande communauté de fans ont une grande influence sur l’opinion des gens : exemple de Roger Federer, tennisman classé 6ème aux ESPN World Fame 100 (c’est un classement qui énumère les 100 meilleurs athlètes au monde en fonction des résultats des recherches réalisées sur Google, de leurs contrats en dollars et de leurs audiences sur les réseaux sociaux..), qui utilisa pour la première fois en 2009 à Wimbledon une raquette « Wilson K Factor » contenant des nanoparticules de silices. Aujourd’hui, ce type de produit est vendu couramment dans les magasins de sport.
On peut également compter sur Floyd Landis, qui en 2006 lors du Tour de France, fût le premier cycliste à avoir un vélo composé de nanotechnologie. Il lui a permis gagner le tour, car chaque seconde dans le cyclisme est importante et plus le vélo est léger (grâce aux nanotechnologies) plus le cycliste gagne de précieuses secondes sur ses concurrents. Malheureusement, la victoire lui fût retirée : il a été contrôlé positif à des médicaments améliorant la performance. Néanmoins, l’année suivante on retrouve Oscar Pereiro Sio sur une bicyclette de la marque « Pinarello », contenant des nanotubes de carbones lors du tour de Romandie.
L’image qu’ont les sportifs est très importante et si un sportif utilise un produit, c’est que ce produit est bon et donc il le recommande. Grâce à cette “pub” réalisée autour de Federer, de Landis ou encore de Sio, le marché mondial des équipements sportifs s’est élevé à environ 69,4 milliards dollars, dont 192 millions de dollars provenaient d’équipements sportifs nanotechnologiques (les raquettes de tennis, les manches de golf, les skis…) en 2011. En 2016, ce chiffre s’éleva à 527 millions de dollars.
Ainsi, on peut voir que les nanotechnologies ont un réel impact sur le sport et donc le marché et la demande ne cesse de croître. Les ingénieurs en nanotechnologies recherchent toujours des solutions pour améliorer les équipements sportifs et les rendre moins chers (car oui, les nanotechnologies sont très coûteuses donc c’est n’est pas une technologie ouverte à tout le monde). Selon Didier Dieppois, le directeur de la Recherche et des développements expérimentaux du groupe Payen, la technologie joue désormais un rôle majeur dans l’établissement de nouveaux records. Il est donc nécessaire selon lui de s’améliorer pour toujours être en quête de dépassement de soi et de victoires (ce qui mène à de nouveaux records).
Arguments contre
Comme dit auparavant, les nanotechnologies ont pour but d’améliorer les capacités des sportifs mais ne vont-elles pas les remplacer ? Ainsi, de nombreux instituts et fédérations contrôlent et surveillent les avancées technologiques qui peuvent perturber l’égalité entre tous les concurrents. En effet c’est lors de l’Olympiade de 2012 que l’Agence mondiale Antidopage dicta des règles pour surveiller toutes les avancées technologiques dans la catégorie des équipements sportifs. De même, en 2014, la Fédération Internationale de l’automobile ajoute de nouvelles règles quant à l’utilisation des nanotechnologies afin que chaque pilote puisse avoir les mêmes chances de gagner et que ce soit le pilote qui remporte la victoire et non le véhicule.
Les nanotechnologies posent un vrai problème : elles permettent une meilleure performance et tous les compétiteurs n’ont pas forcément accès à ces avancées. On se retrouve face à un problème d’égalité. Les solutions sont variées : certaines personnes (selon notre enquête visible à la page 27) proposent une nouvelle branche nommée “sport augmenté” qui aurait pour but de réunir les sports contenant les avancées technologiques ; d’autres encore veulent supprimer les nanotechnologies du sport. C’est le cas d’un blogueur anonyme s’exprimant sur le site internet www.industrie-techno.com qui désapprouve totalement l’utilisation des nanotechnologies et en particulier dans les maillots de bains hydrophobes que proposent les marques « Arena » ou encore « Seagale » qui permettent de gagner de précieuse secondes sur le chronomètre (1 à 2%).
D’après Christian Donzé, le directeur technique national de la Fédération Française de Natation, le travail doit être récompensé. Or, porter une combinaison qui aide à la victoire n’est pas réglementaire. Il est donc contre l’utilisation de nanotechnologie en compétition. Selon lui, les nageurs devraient concourir en slip de bain et non en combinaisons capables d’améliorer leur temps de course, quitte à ce qu’ils nagent entièrement nu.
Nombreuses sont les organisations qui veulent éradiquer les nanotechnologies de notre vie, c’est le cas de « Pièces et Main d’œuvre » qui veut relancer une vraie science, indépendante de l’industrie, c’est à dire sans aucune technologie ou nanotechnologie. Depuis 2003, cette organisation s’intéresse aux nanotechnologies, et s’est implantée à Grenoble, près d’un des trois grands pôles français, le centre « Minatec » du CEA (organisme de recherche sur la défense et la sécurité, des énergies nucléaires et renouvelables, de la recherche technologique pour l’industrie).
Selon eux, la technologie est de la politique qui ne dit pas son nom : elle implique un choix de société alors qu’ils voudraient que chacun soit libre d’exprimer sa position et permettre au gouvernement de faire accepter son avènement.
Car oui, les nanotechnologies essayent de se faire accepter par la CNPD (la Commission Nationale du Débat Public). Seul problème, lors de cette réunion d’acceptabilité qui se déroula le 1er décembre 2009, 200 opposants appelés des « Antis Nanos » ont sabotés la réunion qui fut annulée. Ces opposants criaient “Les nanos, ce n’est pas vert, c’est juste totalitaire !” ou encore “ Fermez Minatec et le CEA”.