Néonicotinoïde et abeilles, un impact sur la biodiversité ?

La controverse concernant les pesticides et les abeilles est une controverse de longue date. Les pesticides de types néonicotinoïdes également connus sous le nom de néonoïdes ou NNI, est une classe de substances actives utilisées comme insecticides dans des produits destinés aux agriculteurs. Ils sont apparus pour la première fois sur le marché dans les années 1990, puis l’ont monopolisé au début des années 2000. C’est d’ailleurs à ce moment qu’on assiste au début des recherches pour déterminer l’impact des NNI sur les abeilles ce qui va définitivement séparer l’argumentaire en deux camps. D’un côté, on peut trouver les acteurs en faveur des NNI comme les fabricants des pesticides et de l’autre, ceux qui en veulent la disparition comme l’UNAF ou certaines ONG. Les scientifiques quant à eux sont censés apporter des réponses aux multiples interrogations. Pour rapporter la controverse au cas de la France on retrouve les mêmes complications. Les décideurs politiques eux-mêmes ont des difficultés à trancher la question. Après avoir interdit les néonicotinoïdes en 2016 à travers une loi pour la biodiversité, ils ont été ré-autorisés fin 2020.

Positions dans la controverse et arguments portés par les acteurs

Arguments pour

L’argument principal des acteurs en faveur des pesticides est économique. Actuellement le puceron fait des ravages dans les champs de betteraves à sucres entraînant une perte de 30% à 50% du rendement annuel. La France étant le premier producteur de ces betteraves en Europe, la perte financière des industries sucrières serait trop importante si on interdisait les néonicotinoïdes. On trouve aussi l’argument environnemental. Cet argument porte sur le fait que le lien entre la mort des abeilles et l’utilisation de ce type de pesticides n’est pas « avéré », certaines cultures les ont déjà supprimés et le résultat est inchangé. Certains ne comprennent donc pas pourquoi l’interdiction est généralisée. De plus, pour l’instant, il n’existe pas de moyen plus efficace que le traitement à l’aide de ces pesticides. Certains agriculteurs pratiquent la méthode de rotation des cultures quand d’autres se servent de coccinelles pour se débarrasser des pucerons mais ils s’accordent tous à dire que les alternatives sont actuellement inexistantes.

Arguments contre

Pour ce qui est des acteurs en défaveur, l’argument principal est environnemental. De nombreuses études ont montré que la mort massive des abeilles (ainsi que d’autres espèces) est en partie dû à leur contact avec les néonicotinoïdes. De plus, comme on pu le rapporter plusieurs ONG ‘s, la généralisation de l’utilisation des pesticides est un réel danger pour la biodiversité en elle-même. Le second argument concernant la santé, rejoint en partie le premier. Le danger pour la biodiversité vu plus haut vient du fait que les produits se propagent dans les sols. L’eau et la nourriture aux alentours s’en retrouvent touchées. Des études sont en cours pour savoir exactement quel impact la consommation d’aliments traités pourrait avoir sur la vie humaine. Car on ne les respire peut-être pas autant que les abeilles, mais nous buvons l’eau et mangeons la nourriture polluée par les néonicotinoïdes Le dernier argument est économique, une expérience a été menée pendant trois ans en Italie pour déterminer si un modèle économique différent de celui actuellement utilisé pouvait être envisageable. Il s’agissait de contribuer à un fond d’indemnisation au lieu d’utiliser des pesticides.

Zoom sur la cartographie des acteurs

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